La scène artistique parisienne vibrait d’anticipation à l’approche de la 21e édition de Nuit Blanche, prévue pour le 3 juin. Cette année, un vent de renouveau soufflait sur l’événement. Pour la première fois, la Nuit Blanche se tenait au printemps, rompant avec les traditionnelles éditions d’octobre. Mais cette transition saisonnière était bien plus qu’un simple changement de calendrier ; elle signait une évolution de l’atmosphère artistique de la nuit.
Dans les coulisses, Kitty Hartl, directrice artistique de l’événement, surveillait chaque détail. Elle avait une vision précise : des Yétis Pop, d’étonnantes créatures aux teintes vives, patinant dans les rues de Paris. Une vision qui exigeait une fusion entre imagination débridée et rigueur technique.
« On est devenue des plasticiennes en fait ! » C’était le sentiment dominant à la Fabrique de la Goutte d’Or. Ce temple de l’artisanat parisien s’agitait d’une énergie créatrice. Des artisans dévoués s’efforçaient de donner vie à ces créatures imaginaires, incarnant la joie, la couleur, et une touche d’étrangeté inquiétante. Mais le défi technique était colossal. Pascale Beurier, cheffe d’atelier, résumait la complexité de la tâche : trouver une structure à la fois légère et rigide, capable de maintenir le tissu tout en permettant une fluidité de mouvement. La solution ? Le plastazote, suggéré par une apprentie couturière. Cette matière, semblable à un tapis de yoga, offrait la flexibilité nécessaire. Découpé et fixé à la colle, il est devenu le cœur de ces costumes uniques.
Mais derrière la magie des Yétis Pop se cache une histoire de persévérance. Kitty Hartl se souvient avoir cherché de l’aide auprès de diverses écoles de mode, souvent accueillie par des réponses évasives ou des refus. C’est finalement à la Fabrique de la Goutte d’Or que son projet a trouvé écho, un atelier qu’elle qualifie d’« inespéré ».
L’inspiration derrière cette Nuit Blanche avait une tonalité profonde. Kitty Hartl, bouleversée par la dévastation écologique en Amazonie, voulait alerter sur notre coresponsabilité dans ces désastres. Elle a ainsi convoqué une jungle imaginaire pour traduire ce message : des créatures insolites, des arbres, des couleurs vives, et une bande-son festive. Un mélange unique, comme une rumba, entre préoccupations environnementales et célébration joyeuse.
Telle une mosaïque d’émotions, cette Nuit Blanche printanière promettait d’allier éco-anxiété et festivité. Une combinaison qui, selon Kitty, devait être aussi complexe et harmonieuse qu’un puzzle. Un puzzle qui, pièce après pièce, formait les Yétis Pop, emblèmes de cette édition.
Et pour plus d’informations : https://www.20minutes.fr/culture/4039504-20230602-nuit-blanche-fabrique-yetis-pop-kitty-hartl-imagine-rumba-artistique-mesure